ACCOMPAGNER LE CHANGEMENT EN ENTREPRISE
« En décrétant le changement, l’immobilisme s’est mis en marche et je ne sais plus comment l’arrêter. » Edgar Faure, alors ministre de l’Éducation nationale
La vie d’une entreprise est traversée par de nombreux changements de natures différentes :
- fusion, et acquisition d’entreprise,
- changement de dirigeant,
- départ de directeurs et managers,
- abandon de projets.
Changements et immobilisme
En raison de l’accélération de l’économie, ces changements deviennent plus nombreux, s’accélèrent, se bousculent sur une même période ou se succèdent d’année en année. Il est fréquent de rencontrer des entreprises qui en quelques années ont connu des rachats, le départ d’un dirigeant et l’arrivée d’un nouveau, l’arrivée et le départ de directeurs commerciaux, financiers ou autres managers, le lancement et l’abandon de projets successifs, des critères d’objectifs toujours modifiés et de plus en plus complexes, un déménagement,… cela provoque chez les salariés inquiétudes, colère, peur, tristesse, fatigue émotionnelle et bien entendu démotivation, démissions, difficulté à se mobiliser.
En effet, ces émotions provoquent des stratégies de résistance, d’opposition ou de passivité, qui altèrent la performance de l’entreprise.
« Chez nous, le changement est devenu une habitude » me confiait un salarié.
Dans une autre structure, un directeur informatique m’expliquait sa surprise devant l’emportement d’un collaborateur auprès d’une utilisatrice. La colère était montée sans prévenir. Après réflexion, il a expliqué que l’abandon du dernier projet lui restait en travers de la gorge et que c’était sorti à ce moment-là, malgré lui !
Changement et deuil
Changer, c’est faire le deuil du passé et cela s’assimile à un processus avec ses étapes, identiques à celles de la courbe du deuil élaborée par Elisabeth Kübler-Ross.
Cette courbe représente les phases par lesquelles tout un chacun, passe consciemment ou inconsciemment, au moment d’un deuil.
Alors, vous serez peut-être surpris que je parle de deuil pour l’entreprise. C’est pour une raison extrêmement simple, l’entreprise est constituée d’hommes et de femmes qui mettent leur énergie et leurs compétences au service de celle-ci. Et bien entendu, ils travaillent avec leur cerveau, mais aussi avec leurs émotions qui déterminent leurs comportements.
Le processus de deuil en entreprise concerne aussi bien :
- les personnes (départs, mutations, succession)
- que les projets,
- la culture d’entreprise (lors de rachat, fusion)
- l’abandon de savoir-faire lors d’une modernisation, etc.
Changement et solutions
Ce processus de deuil est complexe, c’est-à-dire qu’il est à chaque fois unique et dépendant de critères qui freinent ou facilitent l’opération.
Il s’inscrit dans un temps plus ou moins long selon qu’il ait été préparé ou non.
Mon travail de coach est d’accompagner ce ou ces deuils auprès des équipes. Extérieur à l’entreprise, j’identifie
- les freins et les accélérateurs du processus,
- les liens entre les situations,
- les interactions entre les individus,
- la résonnance possible avec d’autres vécus.
Je travaille alors sur les émotions (colère, tristesse, peur), sur ce qui est dit ou non-dit, éclairant les zones d’ombres dans le respect de chacun et en introduisant un partage entre tous les intéressés. J’accompagne l’inventaire de ce qui sera conservé, abandonné, ainsi que ce qui sera de nouvelles compétences. Cela permet de réévaluer le passé, de construire le présent et le futur et de retrouver du sens et de la motivation.
Retour sur investissement
Alors le coût d’un coach, qui permet d’éviter les conséquences invisibles et délétères des changements dans la hiérarchie, des projets abandonnés en cours de route, des rachats ou fusions, est infime comparé au coût des démissions, arrêts-maladie, accidents, baisse de motivation. Il s’agit même d’un investissement très rentable.