Adultes à haut potentiel, surdoués, "zèbres": une découverte et alors, quel accompagnement ?
C’
est souvent lorsque leur enfant est testé et qu’ils découvrent le fonctionnement intellectuel, mais aussi et peut-être surtout, émotionnel de leur progéniture que des adultes se reconnaissent dans le profil de leur enfant. Dès lors, (« Mais, c’est bien sûr…!), ils se mettent à trouver d’étonnantes ressemblances entre leur fonctionnement, leur sensibilité, leur sentiment de décalage, de différence, et celui de leur fils ou de leur fille. Et ce fonctionnement intellectuel et émotionnel du HP permet une relecture de leur vie personnelle et professionnelle.
Parfois c’est au détour d’un coaching demandé pour une difficulté au travail, un comportement, une souffrance devenue trop lourde, une incompréhension de l’attitude de leur hiérarchie.
Souvent, très souvent, arrivent à moi des adultes HPI ou « zèbre » dénomination préférée de Jeanne Siaud-Facchin (voir ci-dessous l’extrait de son livre Trop intelligent pour être heureux), pour un coaching et je les accompagne avec douceur et énergie, bienveillance et humour dans le chemin vers leurs ressources, leurs solutions, les amènent à comprendre le décalage avec les autres, les rassurent sur leur personnalité, leur donne des « trucs » pour mieux vivre leur différence. Comme me l’a écrit l’une de mes coachées zébrette venue pour comprendre ses difficultés récurrentes au travail, le bénéfice du coaching, c’est : « Avoir conscience de son mode de fonctionnement, de ses avantages et de ses points de rupture, rend plus attentif aux signes avant-coureurs : l’impatience ou l’agacement devant la lenteur des autres, le débordement d’émotions sur un dossier banal, l’emballement du cerveau qui saute 15 étapes puis disjoncte, le fait de tourner en boucle sur un sujet, etc. Le coaching m’a aidée à mettre en place des moyens de prise de distance et d’anticipation : attention plus grande à tous ces signes d’alerte, exercices de respiration ou de méditation de pleine conscience, humour et reformulation quand on est allé trop vite, réinvestissement d’autres champs d’intérêt en dehors du travail, moindre implication émotionnelle, etc. J’ai également cessé de considérer mes émotions comme « anormales », voire « monstrueuses ».
Comprendre ce qui nous arrive et trouver SES solutions dans SES ressources, c’est ce que l’accompagnement que je propose avec le coaching systémique permet de découvrir en 8 à 10 séances.
Extrait du livre de Jeanne Siaud-Facchin – Trop intelligent pour être heureux
« Et pour l’adulte ? Comment peut-on se penser surdoué alors que l’on voit sa vie comme une succession d’échecs et de souffrances ? Ou seulement tellement vide. […] Surdoué est néanmoins le nom le plus ancien dans la tradition française, celui qui exprime une particularité intrinsèque de la personnalité. Par défaut, je le trouve plus adapté que les autres.
- Actuellement, la mode est aux HP, pour haut potentiel, ou HQI, pour haut QI, comme si le sigle pouvait gommer ce qui dérange, ce qui fait trop…
Avec HP, guette un nouvel écueil : avoir un potentiel élevé suppose que l’on se doit d’en faire quelque chose de grand, de réussi. Sinon on le « gâche » ? La culpabilité rôde…
Ces « drôles de zèbres »…
Je continuerai donc à préférer le zèbre, cette terminologie que j’ai choisie pour se dégager des représentations pesantes. Le zèbre, cet animal différent, cet équidé qui est le seul que l’homme ne peut pas apprivoiser, qui se distingue nettement des autres dans la savane tout en utilisant ses rayures pour se dissimuler, qui a un besoin des autres pour vivre et prend un soin très important de ses petits, qui est tellement différent tout en étant pareil. Et puis, comme nos empreintes digitales, les rayures des zèbres sont uniques et leur permettent de se reconnaître entre eux. Chaque zèbre est différent. Je continuerai alors à dire et répéter que ces « drôles de zèbres » ont besoin de toute notre attention pour vivre en harmonie dans ce monde exigeant. Je continuerai à défendre tous ces gens « rayés » comme si ces zébrures évoquaient aussi les coups de griffe que la vie peut leur donner. Je continuerai à leur expliquer que leurs rayures sont aussi de formidables particularités qui peuvent les sauver d’un grand nombre de pièges et de dangers. Qu’elles sont magnifiques et qu’ils peuvent en être fiers. Sereinement. »